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Mais Arnolphe a appris, par les confidences d'Horace, ignorant qu'il se livre précisément au tuteur d'Agnès, comment ce dernier a pu séduire celle-ci. Pour le spectateur, c'est, en tout cas, une satisfaction de voir les excès d'Arnolphe ainsi punis, la morale est sauve. Cela reflète une société où la femme est le jouet de l’homme. On peut imaginer le changement de visage d’Arnolphe, inquiet, mais qui devra attendre le vers 915 pour savoir quel est cet « incident ». «  L'ÉCOLE DES FEMMES, Molière  » est également traité dans : L'École des femmes, de Molière. Le décor et le contexte de L'École des femmes sont à la fois parfaitement conventionnels et radicalement contemporains : « la scène est dans une place de ville », autrement dit dans le lieu carrefour de la comédie, et dans la ville des années 1660, Paris, capitale de la galanterie et dans le même temps dominée par la puissance patrimoniale. Les 1737 alexandrins de la pièces mettent en scène Arnolphe de La Souche, un homme d’un certain âge, qui a pour ambition de se marier. Mais, toujours confiant en l’amitié d’Arnolphe, il lui confie Agnès. Le terme "mariage" est amplifié par la diérèse (vers 695) et associé à "d'austères devoirs", repris au vers 714 : "Son devoir aussitôt est de baisser les yeux". Arrive alors la troisième gradation, qui définit le rôle de l'époux tout-puissant : "son mari, son chef, son seigneur et son maître". L’École des femmes se distingue cependant par son comique plus profond et son ambition morale. Mais, à la scène 4, Horace arrive. 2ème temps de la rencontre : le dépit et la colère d'Arnolphe. », Une mise en scène de la Compagnie Colette  Roumanoff au théâtre Fontaine, Pour mesurer l'évolution d'Agnès, l'œuvre  intégrale. Madame, Le conflit, qui éclate dès qu’Agnès reconnaît Arnolphe, va croissant jusqu’à la menace physique. Elle cherche parfois la consolation auprès d’hommes plus séduisants. Déjà sa volonté d’abréger les salutations révèle sa joie, son impatience, son désir de savourer le triomphe dont il est certain. De plus, il considère que toute comédie doit aussi "instruire" le public. Mais derrière cette jalousie, on sent la possessivité d’Arnolphe, son égoïsme profond, et son orgueil blessé, qui le conduisent jusqu’à la menace de violence : « une gourmade », « quelques coups de poing » (v. 1564-1567). Mais, peu à peu intervient une prise de conscience. Certains choisiront d'accentuer le poids du comique, d'autres, au contraire, suivront le sentiment de Musset qui déclare à propos de Molière, comme le remarque Musset en 1840 dans son poème "Une soirée perdue" : "Cette mâle gaieté, si triste et si profonde, / Que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer.". - Acte III, scène 4 : Il lui confie la ruse d'Agnès (une lettre avec un naïf aveu d'amour) qui détruit la première "précaution" de celui-ci : l'obliger à renvoyer Horace en lui jetant un « grès ». Illustration pour l'édition de 1719 de L'École des femmes : Agnès entre Arnolphe et Horace. D’ailleurs l’aparté d’Arnolphe, avec son insulte à Agnès, « friponne », révèle sa colère. Dans cette région, des écoles de filles ont déjà été prises pour cible, depuis la fin de 2008, par les islamistes qui considèrent l'éducation des femmes comme contraire à l'islam. La décision qu’elle a été capable de prendre, recevoir Horace dans sa chambre et le cacher à l’arrivée d’Arnolphe (Acte IV, scène 6), confirme le fait qu’elle est devenue capable de lutter pour son amour. Tout le discours vise à rabaisser la femme à l'état d'esclave, comme le montrent les négations : "Votre sexe n'est là que..." ; elle est réduite à l'état de "moitié". Sa comédie est également un plaidoyer en faveur de la nature. Vers 1600, c’est le règne des contes, des farces et des fabliaux, genres littéraires hérités du moyen-âge : l’on s’y moque des femmes et de leurs multiples défauts, et des maris trompés. Un personnage, souvent un dieu ou un envoyé des dieux, descendait d'une "machine" sur scène, et venait tout arranger en révélant la vérité : une naissance secrète, un enfant enlevé... Or, ce procédé n'est guère vraisemblable, car tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! La lecture de la lettre révèle en effet l’habileté de la phrase qui a accompagné le « grès », avec son double sens : « je sais tous vos discours » se comprend, pour Arnolphe, comme « j’ai compris qu’ils étaient mensongers », mais, pour Agnès, cela signifie « je crois », et, bien sûr, « voilà ma réponse » n’est pas « le grès » mais la lettre. Dites-moi franchement ce qui en est : car enfin, comme je suis sans malice, vous auriez le plus grand tort du monde, si vous me trompiez. Au rappel grossier du coût de sa nourriture, elle répond à son tour avec mépris : « Non, il vous rendra tout jusques au dernier double. Huile sur toile. Mais une morale sans exemples "vertueux" ne saurait être persuasive. comment cela ? Molière fait ici un plaidoyer en faveur de la sincérité du cœur, de la vérité des sentiments, que l’on retrouve dans toutes ses pièces de théâtre. N’oublions pas que la pièce a été composée l’année même où tant de ses ennemis blâmaient Molière de son mariage avec Armande Béjard, de vingt ans plus jeune que lui. Ainsi, chaque "confidence" d'Horace entraîne une "précaution" d'Arnolphe, mais chaque "précaution" se révèle inutile et se retourne contre lui. L'école des femmes a attiré tous les suffrages du public parisien et a suscité un scandale à l'époque vu le sujet traité (l'éducation morale et religieuse des femmes). Huile sur toile, 75 x 70. Mais que penser de l’arrivée du père d'Agnès en compagnie de celui d’Horace ? traître !". Si l'on imagine que la mise en scène place Arnolphe entre eux deux, cela ne peut que produire un effet comique qui achève de détruire toute illusion de vérité. French high-quality classics you always dreamt of but could never find. 4  Le dénouement classique doit répondre à trois "règles". Il se réjouit donc par avance de l’échec de son rival : « Oh ! C’est dans le monologue de la fin de l’acte III, après avoir découvert la lettre écrite par Agnès à Horace que, pour la première fois, Arnolphe déclarait : « Et cependant je l’aime » (v. 998). - Acte V, scène 6 : Horace confie à Arnolphe le projet de son père de le marier, et lui demande son aide. Cependant, la plupart des responsables politiques interviennent sur le sujet, exprimant souvent, au sein d'un même parti, des opinions opposées. L'école des femmes. L’éloge éclate pleinement dans l’énumération des vers 942-943. Il joue l’ignorant par ses questions : « D’où diantre ! Quelles sont les conditions des représentations ? Cela est renforcé par la modalité exclamative, avec les interjections, telles le « Ah ! Quel peut donc bien être « l'exercice journalier » des devoirs d'une femme mariée ? La  première porte sur les hiérarchies évoquées (v. 705-708), et est elle-même inférieure à une deuxième gradation : l'énumération des qualités exigées de la femme, avec le renchérissement des "et" (v. 709-711). Élargissez votre recherche dans Universalis, Le décor et le contexte de L'École des femmes sont à la fois parfaitement conventionnels et radicalement contemporains : « la scène est dans une place de ville », autrement dit dans le lieu carrefour de la comédie, et dans la ville des années 1660, Paris, capitale de la galanterie et dans le même temps dominée par la puissance patrimoniale. - Acte I, scène 4 : Il lui confie sa rencontre avec Agnès et son amour naissant. Ainsi la vérité sur la naissance d'Agnès produit un retournement de situation brutal, un coup de théâtre. En vérité je ne sais ce que vous m’avez fait ; mais je sens que je suis fâchée à mourir de ce qu’on me fait faire contre vous, que j’aurai toutes les peines du monde à me passer de vous, et que je serais bien aise d’être à vous. À la fin de la scène 5, on constate donc un début de résistance, encore très timide cependant. Au XVIIe siècle, se développe un mouvement de contestation : la Préciosité. Horace a même réussi à enlever la jeune fille. Il commence par une longue tirade dans laquelle il continue à exprimer son mépris pour les femmes, à travers un long portrait où il énumère les défauts (vers 1574-1579) de celles qu’il désigne péjorativement par « ces animaux-là ». Le premier combat de Molière travesti en Arnolphe, les Maximes du mariage comme passage obligé du tyran domestique, le jeu des quiproquos. Elle est précisée à la scène 6 de l'acte V, qui se présente comme l'ultime péripétie : "il m'a marié sans m'en récrire rien" avec la "fille unique" d'Enrique, déclare Horace. Il la rabaisse totalement, par un lexique péjoratif pour son origine sociale : "bassesse", "le peu que vous étiez", "vil état de pauvre villageoise". À l'acte III, il lui annonce qu'il est lui-même son futur époux. Le comique de caractère naît toujours d'un décalage par rapport à la norme sociale. Arnolphe est un homme d’âge mûr qui aimerait jouir du bonheur conjugal, mais il est hanté par la crainte d’être trompé par une femme. Ces rôles lui permettent de, jouer sur les accents, le patois, les fautes de langue, Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. GENRE. L’acte I a présenté Agnès, sans qu’elle ne paraisse en scène. Il joue même à le consoler, en feignant d’entrer dans son camp, de lui apporter son soutien : « de vous raccrocher vous trouverez moyen » (v. 887), « Cela vous est facile » (v. 890). Elle a vingt ans de moins que lui... on imagine aisément les commérages ! Mais le spectateur peut-il croire en la sincérité de ce nouvel Arnolphe ? par Molière. Vient alors le temps des succès avec, notamment, Les Précieuses ridicules en 1659 et L'École des femmes en 1662. L'École des femmes est une comédie écrite par Molière en 1662. Dans un second temps, Molière profite de cette scène pour se livrer à un éloge de l’amour. ») et l’interjection « Euh! Le terme "mariage" est amplifié par la diérèse (vers 695) et associé à "d'austères devoirs", repris au vers 714 : "Son devoir aussitôt est de baisser les yeux". Cependant, elle ne cesse d’être présente à travers les monologues d’Arnolphe et le récit d’Horace : le public mesure l’importance de l'évolution de la jeune fille, et cette scène constitue bien un tournant dans l’intrigue. Mais c’est uniquement ici qu’il évoque cet amour, et on le sent blessé et amer : « Je m’y suis efforcé de toute ma puissance ; / Mais les soins que j’ai pris, je les perdus tous. - Acte IV, scène 6 : Il lui confie son projet de rendez-vous secret dans la chambre d'Agnès. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/l-ecole-des-femmes-moliere/, Encyclopædia Universalis - Contact - Mentions légales - Consentement RGPD, Consulter le dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. Il ne l'épouse en fait que pour lui : "jouir de la couche et des embrassements..." (vers 685-688). » (v. 563-564). Au moment de leur mariage, elles savent le plus souvent à peine lire et écrire ; de la sorte elles peuvent être soumises et obéissantes à leur mari. Les deux premiers actes ont permis aux spectateurs de découvrir "l'innocence" d'Agnès, soigneusement entretenue par Arnolphe qui a pris cette précaution dans sa peur d'être fait "cocu" par celle qu'il a bien l'intention d'épouser. Sur deux points, cette pièce apportait des nouveautés importantes. EAF 2020 - Le nom renvoie au saint patron des maris trompés (« saint Arnoul, le seigneur des cous (= cocus) ». Parallèlement la scène produit un basculement du mensonge à la vérité. Dans ses "placets" au Roi, Molière en appelle à son puissant protecteur, mais il ne renie rien de sa liberté d'auteur, "le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant. […] Lire la suite, la rentrée de septembre, pour interdire les signes « ostensibles » à l'école, au nom d'un « sursaut républicain » qui doit aussi concerner les « droits des femmes » et leur « égalité avec les hommes ». a-t-il sitôt appris cette aventure? 5 devenue capable de lutter pour son amour. des points en + Jugé contraire à la morale, ce « le » est commenté dans La Critique de L’École des femmes, pièce dans laquelle Molière met en scène avec malice les détracteurs de sa pièce : « obscénité » pour Climène, simple ruban pour Uranie qui accuse son amie d’avoir l’esprit mal tourné. Il y critique l'éducation donnée aux filles dans les couvents, qui leur cache les réalités naturelles de la vie. Lorsqu’elle est mariée, elle est coupée du monde, son mari en fait ce qu’il veut car elle n’a aucun droit, pas même celui de gérer l’argent de sa dot ou d’éventuels héritages. », « Peste ! On peut ensuite imaginer ses réactions de dépit et de colère par la série de questions à la fin de la tirade d’Horace, avec la reprise du même verbe (« n’êtes-vous pas surpris? ». / Qui diantre tout d’un coup vous en a tant appris ? ", et la didascalie précise "ne pouvant parler". Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire et recevez en cadeau un ebook au choix ! Un an plus tard, en juin 1661, Molière créait L'École des maris . Ce texte dépeint une réalité sociale du XVII° siècle : la femme mariée est juridiquement mineure, dépendante en tout du conjoint, et, à sa mort, de son fils aîné. On retrouve les personnages comiques chers à Molière : le valet, ici doublé du paysan. »(v. 1496). Toutes révèlent, en effet, ses combats contre les hypocrites, contre tous ceux qui affectent des manières artificielles. J’ai des pensées que je désirerais que vous sussiez ; mais je ne sais comment faire pour vous les dire, et je me défie de mes paroles. Enfin l’on reconnaît la stichomythie, quand, sous l’effet de la colère, les personnages se répondent mot par mot, par exemple des vers 1520 à 1533. Je veux vous écrire, et je suis bien en peine par où je m’y prendrai. Résumé : L’École des femmes de Molière (1661) Arnolphe prétend qu’une femme ne peut être sage et vertueuse qu’autant qu’elle est ignorante et niaise. Il est ponctué d’un aparté, « Jusqu’où la passion peut-elle faire aller ? Parallèlement Arnolphe se livre à une violente critique des femmes. Ce sont des femmes souvent fortunées, parfois veuves, qui, grâce à leur situation, sont libres et, surtout, montrent qu’elles sont autonomes et indépendantes. Huile sur toile, 75 x 70. Une étape a donc été franchie : Arnolphe ne se contente plus de recevoir des confidences, il savoure l’effet de son plan. Ajoutons- y un lexique qui, en mêlant le langage précieux (« traîtresse », « regard mourant », « soupir amoureux », « cruelle », « te prouver ma flamme »…) au langage familier (« mon pauvre petit bec », « ce morveux »,  » je te bouchonnerai »), rend cette éloquence totalement ridicule. La pièce de théâtre, novatrice par son mélange inédit des ressources de la farce et de la grande comédie en vers, est un immense succès, et suscite une série de débats connus sous le nom de « Querelle de L'École des femmes. ​, Puis Horace crée un effet d’attente, par le connecteur d’opposition « Mais », et la reprise du verbe : « ce qui m’a surpris », « va vous surprendre » (v. 896). Dans le mariage vu par Arnolphe, il n'existe aucune confiance entre les époux puisque la femme est, par nature, un être corrompu qui ne pense qu'à "être libertine et prendre du bon temps". On peut imaginer le changement de visage d’, Le comique de cette scène vient donc de l'inversion de situation, Certes il évoque toujours Agnès comme « cette jeune beauté » et parle de « sa simplicité », mais on le sent, sincèrement touché par la sincérité d’Agnès, Le public ne peut que se placer dans le camp de, ces deux jeunes amoureux, touchants par leur vérité, Molière profite de cette scène pour se livrer à un éloge de l’amour, l’amour a transformé l’Agnès naïve, un peu sotte même, en une Agnès fine. » Cette affirmation de soi va de pair avec une forme d’égoïsme, nécessaire pour se protéger : ses réponses sont blessantes pour Arnolphe, dont elle rejette les déclarations d’amour. L'École des femmes va bien plus loin : par delà cette situation de théâtre stéréotypée, elle éclaire un moment capital de l'histoire des idées, l'émergence de la conscience individuelle comme référence éthique. Cela reflète une société où la femme est le jouet de l’homme. De plus, alors qu’elle n’était même pas capable d’identifier ce sentiment dans l’acte I, elle ose à présent affirmer son amour pour Horace : « Oui, je l’aime ». La dernière phrase de Chrysalde, "rendre grâce au Ciel qui fait tout pour le mieux", est une façon d'affirmer que l'amour n'est pas blâmable. C'est cette conception qu'exprime le personnage d'Arnolphe chez Molière. ». Incapable de créativité dans la parole au début de la pièce, elle peut à présent conduire un raisonnement, en retournant contre Arnolphe ses propres arguments : « J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché / Qu’il se faut marier pour ôter le péché ». » (v. 880). L'ÉCOLE DES FEMMES COMÉDIE en CINQ ACTES MOLIÈRE 1662 Publié par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, Janvier 2015 - 1 - - 2 - L'ÉCOLE DES FEMMES COMÉDIE en CINQ ACTES Molière 1662 Réprésentée sur le Théâtre du Palais-Royal le 26 décembre 1661 - 3 - À MADAME. À cela s’ajoute le reproche le plus odieux, celui d’ingratitude : « Malgré tous mes bienfaits former un tel dessein ! Comme je commence à connaître qu’on m’a toujours tenue dans l’ignorance, j’ai peur de mettre quelque chose, qui ne soit pas bien, et d’en dire plus que je ne devrais. 1er temps de la rencontre : la joie d'Arnolphe, par la Compagnie Jean Thomas, Avignon, Mais, en même temps, Arnolphe est obligé d’être hypocrite en continuant à feindre d’être l’ami d’Horace. L’école des femmes, Le Tartuffe, Le Misanthrope, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire I. La lettre qu’elle a eu l’audace de joindre au « grès » jeté révèle déjà la puissance de l’amour (Acte III, scène 4). Elle ose d’abord le contredire : « Oh ! Innovation littéraire en même temps que virulente et originale critique de la société de ce temps, L'école des femmes a considérablement choqué les tenants de la morale traditionnelle. À présent la vérité triomphe : l’amour s'affirme pour ce qu’il est, « ce qui fait du plaisir », et l’expression du cœur ; Arnolphe est donc obligé de constater que c’est une « chose étrange d’aimer », acceptant en un éclair de lucidité la leçon que Molière cherche à donner dans sa pièce. Elle est traitée avec comique et ironisme. Luc CHATEL, notre "illustre" ministre de l'Education Nationale veut réintroduire la morale au niveau de l'Ecole Primaire. » (II, 5) Puis il lui annonce, dans la scène 2 de l’acte III, qu’il est lui-même son futur époux, en la félicitant de son obéissance. » (v. 862), « je trouve fâcheux l’état où je vous vois » (v. 883) accentué par « Certes j’en suis fâché pour vous, je vous proteste » (v. 885). Découvrons-nous un nouvel Arnolphe ? Il a donné à son Horace une dimension que n'avaient pas les jeunes amoureux de la commedia dell'arte : il n'est plus seulement un jeune homme séduit par la beauté physique, et un peu écervelé, mais celui qui, touché par Agnès, l'initie au bonheur d'aimer. Le 25, au moins douze enfants sont tués par l'explosion d'une bombe devant une école primaire de filles à Luqman Banda, dans la vallée de Swat. Quelles conceptions du mariage le discours d'Arnolphe développe-t-il ? La Préciosité : une nouvelle image des femmes. Parallèlement, elle a fait évoluer Arnolphe, qu’elle oblige à un aveu amoureux. L'acte V la montre pleinement devenue femme. Lire la suite, Dans le chapitre « La comédie » Mais il est obligé de garder le silence, face à Horace. Mais le spectateur plaindra-t-il Arnolphe ? Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. Cependant la fin de la scène montre déjà un éveil du sentiment amoureux, qu’elle ne sait pas encore définir : «  […] là-dedans remue / Certain je ne sais quoi dont je suis toute émue. Les questions révèlent la blessure d’Arnolphe, et son ironie est très amère : « Le deviez-vous aimer, impertinente ? C'est ainsi que l'opposition topique de la comédie (les vieux contre les jeunes) prend un sens tout à fait contemporain : les jeunes gens, dont la galanterie et l'amour … Molière considère donc que la plus grande règle est de suivre une morale naturelle, celle qui préserve la vérité des cœurs, sans tomber dans l'excès d'une passion obsessionnelle, telle la peur d'être trompé chez Arnolphe, et en respectant la dignité et la liberté d'autrui, tel Horace qui ne profite pas de la naïveté d'Agnès.​, Mise en scène de Robert Manuel, 1995 : Emmanuelle Livry et Michel Galabru. On reconnaîtra d'abord le comique né des gestes, des mouvements, des mimiques, explicitement signalés dans les didascalies. Parfois même elles sont satisfaites de leur condition car, à l’époque, c’est le mariage ou le couvent. …pour nos abonnés, l’article se compose de 3 pages. Pour répondre à ces questions : cliquer sur l'image. Aussi a-t-il décidé d’épouser sa pupille Agnès, élevée dans l’ignorance. Le 25 […] Lire la suite. », qui, plus que de l’étonnement face à son propre comportement, peut laisser supposer que tout ce discours n’est qu’une manœuvre de plus pour conserver Agnès en triomphant de ce rival auquel il ne cesse de se comparer : « tu seras cent fois plus heureuse avec moi » (v. 1591). Musée des Beaux-Arts de Rouen. Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par  le "bon mot" d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : "si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille". De même le mot « flammes », banal dans le vocabulaire amoureux du XVII° siècle, prend ici une autre valeur, celle du feu de l’alchimiste qui transforme le plomb en or : l’amour a transformé l’Agnès naïve, un peu sotte même, en une Agnès fine. Réhabiliter ce mot est tout sauf du féminisme radical. L’École des femmes est une pièce en cinq actes et en vers ; elle pose des questions importantes pour l’époque, à propos du mariage et de l’éducation des filles. Peu à peu, face aux propos d’Arnolphe, elle accède à la conscience de soi. Cela révèle aussi son égoïsme. À quelles règles obéit le théâtre classique ? Huile sur toile. je crève..." quand il écoute le portrait fait de lui (I, 4), ou apprend la ruse d'Agnès (III, 4), et du ton tragique qu'il adopte alors. Ne reçoit-il pas là le résultat de son monstrueux égoïsme ? Pour échapper à ce reproche, Molière prend donc soin d’annoncer ce retour, dès la scène 4 de l'acte I : on y apprend l’arrivée prochaine du père d'Horace accompagné d’un « seigneur Enrique », mais Horace déclarait alors : "La raison ne m'en est pas connue". Arnolphe aux pieds d'Agnès : l'inversion des pouvoirs. Ce texte met donc en place une inversion des rôles : c’est à présent Agnès qui exerce sa domination sur Arnolphe avec sa maîtrise du langage et une claire conscience de ce qu’elle attend de sa vie future. Agnès et Arnolphe dans une mise en scène de J. Lassalle à la Comédie française. Dès le début de la scène, elle lui marque une absolue indifférence : « Quel mal cela vous peut-il faire ? À peine a-t-on prononcé ces quelques mots que tout se met en place. Enfin elle formule un reproche implicite : « Et je ne savais pas encore ces choses-là ». De plus, la société du XVII° siècle ayant vu les Précieuses revendiquer leur indépendance, il fait un portrait péjoratif de ces "femmes d'aujourd'hui qualifiées de "coquettes vilaines", et de leurs "fredaines", c'est-à-dire leurs aventures amoureuses avec les "jeunes blondins". Le mariage est alors tourné en dérision. Entre-temps, la comédie a opéré dans la hiérarchie des jugements poétiques une ascension considérable, au point de rivaliser en considération avec le genre tragique. Ces mesures ne s’accompagnent d’aucun budget supplémentaire. Ainsi, son amour est nettement rejeté par Agnès. Ainsi elle retourne contre Arnolphe ses propres arguments : « J’ai suivi vos leçons… » (v. 1510-1511) ; elle est capable de comparer deux conceptions du mariage, celle d’Horace et celle d’Arnolphe aux vers 1514-1519 ; enfin elle peut se juger elle-même, en prenant conscience de son ignorance aux vers 1554-1559. « , « diantre ! A l’école de l’Amour, Agnès démontre qu’il est dangereux de sous-estimer les jeunes filles. La problématique du mariage est essentielle dans de nombreuses œuvres de Molière. Pour appuyer cette conception, Arnolphe fait appel à l'éducation religieuse reçue par Agnès au couvent. Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. Mais Molière s'écarte de la farce par un emploi du comique plus original : il le fait intervenir au moment où la tension dramatique pourrait rendre la situation des personnages pathétique, ou bien quand le conflit s'intensifie. 2  3-25 octobre 1989, https://www.universalis.fr/encyclopedie/l-ecole-des-femmes-moliere/, Une subversion religieuse, morale et littéraire, dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. L'image traditionnelle des femmes. A l’école de l’Amour, Agnès démontre qu’il est dangereux de sous-estimer les jeunes filles. On observe d’abord son aptitude nouvelle à raisonner, soulignée par Arnolphe. Il trouvera en eux une inépuisable source d'inspiration. Autant d'éléments qui permettent de mieux comprendre la comédie de Molière. Tout comme Chrysalde, Horace ne connaît le héros que sous son nom d’Arnolphe, alors que, pour le tuteur de celle qu’il aime, Agnès, « C’est, je crois, de la Zousse ou Source qu’on le nomme : / Je ne me suis pas fort arrêté sur le nom ; » (Acte I, 4, vers 328-329).​ Il n’apprendra ce double nom qu’à la fin de la pièce (Acte V, scène 7), et comprendra alors son erreur, cause de tant de péripéties. Ce conflit prouve qu’Arnolphe reste incapable de comprendre les effets d’un amour sincère : « Il faut qu’on vous ait mise à quelque bonne école. Mais elle ne l’est plus du tout à la fin de la scène, quand elle le rejette avec brutalité. une précieuse en dirait-elle plus ? Le public rit du dépit d’Arnolphe qui ne peut apparaître que comme une juste punition d’avoir voulu « tenir dans l’ignorance extrême » (v. 933) Agnès, ce qui est d’ailleurs confirmé par l’aparté d’Arnolphe : « Contre mon dessein l’art [de l'écriture] t[e] fut découvert. »), et jusqu’à une comparaison animale qui fait d’elle l’image du démon : « petit serpent que j’ai réchauffé dans mon sein ». De ce fait, elle s’affirme elle-même, en répondant point par point à Arnolphe dans la stichomythie. (II, 5). Mais surtout il s’agit pour lui de critiquer les mœurs de ceux qui ne sont guidés que par une obsession, qu’il ridiculise à plaisir, et de dénoncer certains abus de la société de son temps. En unissant ces deux tendances, Molière parvient ainsi à toucher aussi bien le public populaire, celui du « parterre », que les spectateurs plus raffinés, même si certains se montrent  choqués par des effets comiques jugés de « bas niveau ».

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